Le bizarre

Le projet

Fabrice Melquiot écrit une sorte de monologue intérieur, le genre de monologue que nous nous faisons à nous-même seuls aux toilettes ou le soir dans notre lit, pour construire nos fantasmes, travailler ou détourner le récit qu'on élabore sans cesse afin de tenter de comprendre ce qu'on fait là.

Paroles intimes, profondes, habitées par l'idée de la mort. Paroles drôles, d'un humour absurde, solitaire et grinçant.

Et puis il y a les fantômes, les présences. La sœur disparue à cinq ans et dont il imagine régulièrement le retour, et le public à qui il s'adresse de temps en temps, à l'un ou l'autre, comme si dans son imaginaire privée, il y avait toujours un public qui l'écoute soliloquer.

Et en effet dans la construction de nos récits fantasmés, on n'est jamais seul, il y a toujours quelqu'un qui regarde, qui est témoin, un membre de la famille, une femme aimée, ou un être imaginaire, qui se transforme à volonté, comme dans les rêves. On peut d'ailleurs dire que Fabrice Melquiot écrit une sorte de rêve ou de cauchemar éveillé.

Il y a des images qui sont irréelles, surréalistes, comme ce cœur en plastique qu'il arrache de sa poitrine, ou la gelée qu'il sort de son pantalon, en cherchant son sexe. Melquiot écrit sur une crête, cherche une tonalité qui ne verse jamais dans le drame ni dans la farce, mais se maintient dans une tension sensible entre les deux.

Un texte chamarré, baroque, aussi drôle qu'acide.

À propos de l'acteur

Roland Vouilloz

Je connais Roland Vouilloz pour avoir travaillé avec lui sur La panne de Friedrich Dürrenmatt (Vidy-Lausanne, 2010). Depuis nous avons entretenu un dialogue constant, cherchant le bon projet pour travailler à nouveau ensemble. Quand Roland m'a envoyé le texte que Fabrice Melquiot lui avait écrit, j'ai lu et compris très vite que Melquiot nous offrait là un texte fort, un de ces textes qu'on peut relire trois fois de suite sans en épuiser les différentes voies. De quoi nous réunir, Roland et moi, nous donner envie de nous pencher ensemble sur cette partition. Formé à l'école supérieure d'art dramatique à Genève, de 1988 à 1990. Roland Vouilloz travaille depuis au theâtre dans plus de 100 spectacles notamment sous la direction de Jean-Yves Ruf, Philippe Sireuil, Benno Besson, Christophe Perton, Jacques Vincey, Gian Manuel Rau, François Rochaix, Martine Paschoud, Bernard Meister, Philippe Mentha, Gianni Schneider, Denis Maillefer .. On a pu le voir dans de grands rôles du théâtre classique comme Antiochus dans « Bérénice » de Racine, Valère dans " Le tartuffe " de Molière, Antoine dans " Antoine et Cléopâtre " , Leontes dans " Le conte d’hiver ", Feste dans " La nuit des rois " de Shakespeare, Matti dans "Maître Puntilla et son valet Matti" de Brecht, Arlequin dans " Arlequin serviteur de deux maitres " de Goldoni, Héracles dans "La folie d'Héracles … Mais le théâtre contemporain et les auteurs vivants constituent le principal de son répertoire. Il a joué 3 monologues : « Je suis le mari de*** » de Antoine Jaccoud, « Dernière lettre à Théo » de Metin Arditi et « Quatre soldats » de Hubert Mingarelli. Ces dernières années, on a pu également le voir au théâtre dans « La panne » de Dürrenmatt en tournée en Suisse et en France mis en scène par Jean-Yves Ruf ou encore dans le rôle de Arturo Ui dans "La résistible ascension de Arturo Ui" de B. Brecht, celui de Hoederer dans "Les mains sales" de J.P Sartre ou encore au théâtre de Carouge et à Bruxelles dans le rôle de Jean dans "Mlle Julie" de A. Strinberg. Il interprète des rôles au cinema sous la direction entre autre de Anne Marie Mieville, Françis Reusser, Silvio Soldini, Bruno Deville, Greg Zglinski, Véronique Goel, Douglas Beer, Jean Blaise Junod, Léo Maillard, Christophe Marzal.. A la télévision, on le connaît pour son rôle de Marcel, le kiosquier dans La minute kiosque et également celui de Oscar Moreau, le personnage principal dans la série CROM et dans celui de Raymond Héritier dans la série Station Horizon. Prochainement, il tiendra le rôle de Rainald Mann dans la série Helvetica.

Le mot de l'auteur

J'ai écrit Le Bizarre pour Roland Vouilloz. Je n'apprendrai rien à personne : Roland Vouilloz est l'un des plus grands acteurs suisses ; et la Suisse est un bien petit pays pour contenir Roland Vouilloz. J'ai écrit Le Bizarre après avoir entendu Roland Vouilloz lire Délivresse, du valaisan Léonard Valette, puis l'avoir revu interpréter une pièce de Jérôme Richer à la Comédie de Genève, aux côtés de la remarquable Caroline Gasser.

Je lui ai confié le texte entre deux portes. On se voyait pour autre chose, on allait se dire au revoir et puis je lui ai glissé : ah, au fait, j'ai écrit ça pour toi.

A l'origine, il y a un visage, un corps, une voix, un paysage, parfois une seule image ou un livre ; une phrase suffit à créer le désir d'une forme qui témoignerait de cette fulguration élémentaire. C'est de l'ordre du surgissement, car le temps d'infusion en partie échappe.

J'avais cette image d'un homme dansant en slip sur une chanson de Bruce Springsteen. Un homme qui aurait le visage, le corps et la voix de Roland Vouilloz. Un homme seul, forcément hanté, dans un petit intérieur classe-moyenne-classe-paumée. Un homme qui accepterait de nous ouvrir sa solitude, pour qu'on y perçoive le reflet d'une société fatiguée, un peu ivre et un peu folle, cherchant à habiter le trouble avec les moyens du bord.

Le Bizarre, c'est l’homme blindé, encerclé, assiégé, l'homme suffocant, l'humilié qui dit le contraire de ce qu'il pense, le fragile qui joue au sexiste, le machiste incapable, le Zorro de supérette ou de pompes funèbres, l'invisible que la mort visite en chantant : « essaie de vivre, chiche ! ».

Je n'ai d'autre ambition que d'écorcher des humanités, dans l'espoir que l'opération nous permette de mieux nous cerner nous-mêmes, avec nos attentes, avec nos défaites, avec nos différences.

Je suis heureux et flatté que Jean-Yves Ruf se penche sur ce monologue aux côtés de Roland Vouilloz. Nous nous sommes souvent croisés, sans jamais trouver l'occasion de collaborer. L'attention musicale qu'il accorde à sa lecture des textes, sa connaissance des écritures contemporaines et son sens de la poésie m'encouragent à penser que Le Bizarre est dans les mains les plus bizarres qui soient et c'est ce qui pouvait lui arriver de mieux.

— Fabrice Melquiot
Illustration de la création Le bizarre

<span class="fontBold">Sur scène</span> - 2021/2022

Tournée en Suisse et en France

Le bizarre

Fabrice Melquiot

<span class="fontBold">Sur scène</span> - 2021/2022

Tournée en Suisse et en France

Le bizarre

Fabrice Melquiot

<span class="fontBold">Sur scène</span> - 2021/2022

Tournée en Suisse et en France

Le bizarre

Fabrice Melquiot

<span class="fontBold">Sur scène</span> - 2021/2022

Tournée en Suisse et en France

Le bizarre

Fabrice Melquiot

<span class="fontBold">Sur scène</span> - 2021/2022

Tournée en Suisse et en France

Le bizarre

Fabrice Melquiot

<span class="fontBold">Sur scène</span> - 2021/2022

Tournée en Suisse et en France

Le bizarre

Fabrice Melquiot

<span class="fontBold">Sur scène</span> - 2021/2022

Tournée en Suisse et en France

Le bizarre

Fabrice Melquiot

<span class="fontBold">Sur scène</span> - 2021/2022

Tournée en Suisse et en France

Le bizarre

Fabrice Melquiot

Un homme parle, parle, pour donner une voix, des sons, à sa peur. Peur d'être oublié, de ne jamais trouver de consolation, pour de mourir. Sa seule compagne est sa capacité à inventer des scènes, des mondes.
On ne sait s'il est réellement dans un appartement ou s'il l'imagine. Il pourrait être aussi sur un trottoir. Et tout est à l'avenant. Il attend une femme, cela sonne, il ouvre : il n'y a personne, mais il fait comme si. On comprend peu à peu qu'il n'y a qu'une chose réelle, le soliloque de cet homme, ses imaginations.
  • Mise en scène Jean-Yves Ruf
  • Assistanat à la mise en scène Maria Da Silva
  • Scénographie Fanny Courvoisier
  • Lumière Nicolas Mayoraz
  • Son Olga Kokchavora
  • Costumes Maria Muscalu
Coproduit par :
Théâtre Saint-Gervais, Genève
Théâtre 2.21, Lausanne
L'Oiseau à Ressort
Soutenu par :
Ville de Lausanne
Loterie Romande
Fondation Leenaards
Fondation Ernst Goehner
Fondation Jan Michalski
Fondation Hans Wilsdorf
SIS - Fondation suisse des artistes interprètes
Fondation Jürg-George Bürki
La compagnie Chat Borgne est conventionnée par la DRAC et la Région GRAND EST.
  • Roland Vouilloz