Vêpres de la vierge bienheureuse

Le projet

Un homme est allé chercher l'urne de son fils au crématorium, son fils travesti, parti à Milan se prostituer. Il attend sur un banc le bus qui l'amènera à la gare. Il rentre chez lui à Turin avec les restes de son enfant. L'attente est longue, et comme souvent chez Tarantino, c'est un temps qui ouvre la parole intime. Le père se met à parler à son fils, lui dire tout ce qu'il n'a pas osé lui dire de son vivant. Il tisse un monologue intérieur en faisant parler la mère, le fils, les voisins, les amis du bar, etc…

C'est une fresque qui se déploie devant nous, souvent drôle, touchante, rythmée par le besoin de s'expliquer avec son fils, de se rapprocher de lui.

Puis il va donner à son fils les derniers conseils paternels pour l'aider à traverser le Styx sans encombre, ne pas se faire marcher dessus par les autres. Et garder ses chaussures de femmes – ses cothurnes - sa robe rouge, son maquillage, car d'après lui cela plaira aux Grecs, ceux qui président dans l'au-delà. Qui n'a pas parlé à la dépouille d'un proche au funérarium ? Et ensuite aussi, même bien après. On parle à ses morts, ça nous aide parfois. Tarantino déplie cette situation pour inventer un texte baroque et chamarré, qui mêle justifications, récits burlesques, imprécations, aveux, conseils paternels. C'est aussi une déclaration d'amour pudique, détournée, d'un père à son fils.

Interview de Jean-Michel Ribes et Paul Minthe

À propos de l'acteur

Paul Minthe

Je me nomme Paul Minthe, j'ai 60 ans pour 1 mètre 60 et 60kg Après une brillante carrière de skieur alpin j'ai naturellement été acteur, (des planches aux planches) j'eusse aimé travailler avec Jerry Lewis Ingmar Bergman Tim Burton. J'adore Fernand Raynaud et Catherine Deneuve. Je n'ai pas connu La Callas mais l'ai aimée. Le théâtre m'emplit de… littérature. J'écris et c'est : Ko-Boy, Beau comme Brando (on se croit beau on n'est que suif...) puis aujourd'hui La promesse de Samothrace, mon premier roman (à suivre) aux éditions des Lettres Mouchetées. Ces derniers temps, j'ai travaillé au théâtre avec Peter Stein (Le Misanthrope), avec Jean Louis Martinelli (L'avare), avec Didier Bezace (Que la noce commence). Au cinéma, j'ai travailé avec Jean Pierre Ameris (Je vais mieux), avec Pascal Thomas (Le grand appartement, L'heure zéro), avec Zoel Aeschbacher (Bonobo) Pour plus de détails : http://www.talentbox.fr/talent/paul_minthe.htm

Mot du comédien

Antonio Tarantino était éminemment sympathique. J'en parle à l'imparfait, il est mort l'an dernier d'une chute dans son escalier. Apprécié des milieux underground théâtraux italiens, mais isolé, il vivait chichement. Il s'en amusait, et ressemblait ainsi à son écriture, rare, libre, impulsive. Il avait envie d'écrire, il écrivait, pas de séjour devant la feuille blanche à attendre l'inspiration, ça vient ou pas. Ensuite que ce soit joué par un homme ou une femme, un personnage ou plusieurs…c'était au metteur en scène de s'en occuper. Antonio Tarantino raconte la vie de gens populaires, leurs mille ruses pour exister.

Dans Vêpres de la Vierge Bienheureuse, un père parle à son fils mort, imagine son passage au-delà du Styx, chez les Grecs, sous un soleil sans pitié, le soleil des mythes, dans sa belle robe de satin velours rouge.

Le 22 mars 2021, Jean Yves Ruf et moi-même avons pris le chemin de Cosne-sur-Loire, chez Jean-Paul Wenzel, au Garage-théâtre, afin d'explorer ce texte. Sous la conduite de Jean Yves, la limpidité du texte se dévoile. Il me demande de laisser suinter la magie de cette langue farouche, tout émus que nous sommes devant le formidable mensonge de ce père offrant l'éternité à son fils.

Antonio Tarantino

Né en 1938 à Bolzano dans le nord-est de l'Italie, Antonio Tarantino est avant tout peintre et participe à des expositions collectives depuis 1963.
Il commence à écrire pour le théâtre en 1992 et ses pièces connaissent un succès immédiat. Les deux premières : Stabat Mater et Passion selon Jean (Éditions les Solitaires Intempestifs) - qui ont obtenu le prix Riccione en 1993 - font partie de la tétralogie Quattro atti profani qui donne voix au monde obscur des exclus de la société.
Les autres volets de cette tétralogie : Vêpres de la vierge bienheureuse et Lustrini ont récemment été traduits par Jean-Paul Manganaro, dans le cadre du travail que mène l'Atelier européen de la traduction.

Illustration de la création Vêpres de la vierge bienheureuse

<span class="fontBold">Archives</span> - 2021/2022

Vêpres de la vierge bienheureuse

Antonio Tarantino

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Antonio Tarantino

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Vêpres de la vierge bienheureuse

Antonio Tarantino

J'ai rencontré Antonio Tarantino en 2008, grâce à Paul Minthe. C'est Paul, avec le comédien Olivier Cruveiller, qui m'avait mis dans les mains Passion selon Jean. Ce fut créé à Vidy-Lausanne. Et ils ont eu raison. Tarantino est dur à déchiffrer, il faut l'entendre. C'est de la musique. Cette création était restée gravée dans ma mémoire : je découvrais comment un texte difficile à lire, à déchiffrer, peut devenir limpide, simple et concret, quand il passe par l'incarnation. Alors quand Paul m'a proposé de remettre l'ouvrage sur le métier, et de nous attaquer ensemble à Vêpres de la Vierge Bienheureuse, je n'ai pas hésité.
  • Mise en scène Jean-Yves Ruf
  • Scénographie Laure Pichat
  • Lumière Christian Dubet
  • Traduction Jean-Paul Manganaro
Coproduit par :
Le Volcan, Le Havre
La compagnie Chat Borgne est conventionnée par la DRAC et la Région GRAND EST.
  • Paul Minthe