Chantiers du Grand-Est

Entre 2016 et 2020, quatre chantiers du Grand Est ont été organisés :

• Action artistique, enjeux et méthodologie, intervenants : Jean-Yves Ruf et Gabriel Hermand-Priquet, TNS Strasbourg, du 29 août au 9 septembre 2016.
• Le geste du ou de la metteur.e en scène, Intervenant : Jean-Yves Ruf, TJP Strasbourg, du 5 au 17 novembre 2018.
• Le geste du ou de la metteur-e en scène, Intervenant : Jean-Yves Ruf (spécialiste de la voix), Le Manège, Reims, du 2 au 18 décembre 2019.
• Le geste du ou de la metteur.e en scène. Intervenant : Jean-Yves Ruf, Comédie de Colmar, du 19 au 30 octobre 2020.

Si les deux premiers se sont déroulés à Strasbourg, nous tentons maintenant de couvrir l’ensemble du territoire du Grand Est.

Les contenus ont été choisi en accord avec la Région, et correspondent à des besoins analysés sur le territoire. Il était prévu de donner un second chantier sur l’action artistique, coanimé avec Laurent Crovella, mais nous l’avons reculé à une session ultérieure. Il nous faut du temps pour le préparer et trouver des relais dans le territoire.

Quant à la mise-en-scène, c’est le troisième. A chaque fois la demande est forte. En effet un comédien qui désire se mettre à la mise en scène, ou pouvoir mieux aider le travail au sein d’un collectif, n’a en France pas beaucoup de solutions pour se former. Il a souvent dépassé l’âge pour intégrer une grande école, et ces écoles forment très peu d’artistes.

Ici, on réunit 8 comédiennes et comédiens issu·e·s du territoire, 12 metteur-e-s en scène. Je demande à chaque metteur·e en scène d’amener un texte qui les interroge, qu’ils ou elles ont envie d’aborder, de partager. Beaucoup en profitent pour amener le texte qu’ils désirent monter plus tard. Et l’on traverse ensemble toutes les étapes allant du déchiffrage du texte à la table jusqu’à la mise en œuvre au plateau. Chacun répète devant tous les autres, et on décrypte ensemble chaque expérience. C’est à chaque fois passionnant de pouvoir partager les difficultés qu’on rencontre, comment aider l’acteur à mettre la voix dans le corps, à capter le nerf du texte. On traverse et partage nombre de processus, improvisations, travail physique, exercices techniques. Mon but n’est pas de leur apprendre la direction d’acteur telle que je la pratique - chacun et chacune à ses propres références, ses utopies, ses rencontres, son histoire, sa culture - mais de questionner leur geste, parfois embryonnaire, de leur donner confiance, de comprendre comment les aider à préciser leurs propres intuitions.

Les Chantiers du Grand Est, qu’ils abordent la mise en scène ou d’autres contenus, sont aussi des opportunités de créer des réseaux de travail et de dialogue entre artistes. Entre artistes des différentes anciennes régions, entre artistes du Grand Est et artistes des autres régions de l’hexagone, entre artistes confirmés et émergeants, entre autodidactes et artistes formées dans les grandes écoles. Et cela crée des connections de travail et de réflexion qui perdurent au-delà du chantier, parfois aboutissent à des projets. Ce brassage est essentiel pour nous, c’est une manière de rendre les réseaux plus poreux, plus intelligents et plus riches.

Objectifs visés

Créer et entretenir une culture de formation continue au sein du territoire, c’est-à-dire une culture de curiosité, d’exigence, d’émulation, d’échange entre artistes, et de renouvellement des processus de travail.

Favoriser des rencontres fortes, qui ont des chances d’avoir des répercussions sur la longueur, entre des artistes de renoms et les professionnels du territoire. Les retours des participants aux Chantiers Nomades sont clairs à ce sujet : la rencontre avec un artiste, même sur un temps aussi court que deux ou trois semaines, peut faire varier et évoluer sur le long terme une manière de travailler, d’envisager un texte, et régénérer ainsi pour longtemps une culture de recherche et de travail.

Encourager la mixité en termes de génération, de formations, et surtout de réseaux territoriaux. C’est une des plus belles vertus de la formation continue : réunir ensemble pour travailler, progresser et se renouveler, des artistes de générations différentes, de formations diverses, issus de réseaux et de territoires différents.  Certains sortent de grandes écoles nationales supérieures (comme le CNSAD à Paris, ou l’école du TNS), d’autres n’ont pas bénéficié de formation de base, et pour eux la formation continue s’apparente à une formation initiale.

Les forces en présence

La Région Grand Est subventionne en partie le projet, elle a une fonction de veille et de réflexion sur les lignes pédagogiques et les besoins du territoire.

La Cie Chat Borgne (compagnie Grand Est) est, avec l’aval des Chantiers Nomades, le programmateur artistique des Chantiers du Grand Est, et chargé de trouver et de fidéliser les structures désireuses d’accueillir les Chantiers du Grand Est.

L’association « Les Chantiers Nomades » est l’organisatrice des Chantiers du Grand Est (logistique, agrément AFDAS, et surtout communication au niveau hexagonale).

Les lieux de diffusion et de pratique artistique du Grand Est accueillent les formations. Cet collaboration peut être ponctuel, ou prendre une forme plus pérenne en réfléchissant ensemble au type de formation qui serait le plus judicieux, au choix des artistes intervenant·e·s.

Chantier à venir

Le prochain chantier va être programmé à la demande de l’Opéra de Nancy.

L’opéra, contraintes et libertés. Il s’adresse à des chanteurs et chanteuses lyriques et à des metteur·e·s en scène désirant se former à la mise en scène d’opéra.

Il se déroulera à l’opéra de Nancy du 7 au 18 février 2022. Inscription sur ce lien.